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Brass Birmingham

chuck Par Le 01/11/2021

Dans On a testé

Et si cette semaine je vous faisais découvrir un monument du jeu de société moderne ? Cette semaine, je vous présente Brass dans sa version Birmingham !

Auteur : Martin Wallace, Gavan Brown et Matt Tolman

Illustrateur : Lina Cossette, David Forest, Damien Mammoliti

Editeur : Funforge pour la VF, Roxley pour la VO (aucun texte)

Brass est un monument ludique pour de nombreuses raisons. Déjà, il s’agit d’une revisite du jeu de 2007 designé par un Martin Wallace au top de sa forme (à l’époque il sortait un classique du jeu tous les 2-3 ans : Age of Steam 2002, Struggle of Empires 2004, Brass 2007, Automobile 2009, …Je vous reparlerai certainement d'un de ces jeux plus tard). Cette revisite, réalisée par Roxley Game via Kickstarter en 2018 a donné lieu à 2 version du jeu. La première, Lancashire, est la version la plus proche de l’originale, avec surtout des améliorations visuelles et matérielles et quelques modernisations de règles pour un jeu qui était connu pour être très punitif (c’est un peu la marque de fabrique de M.Wallace). La seconde version est Brass Birmingham, qui reprend les mêmes principes du jeu de base auxquels Brown et Tolman ont rajouté leur grain de houblon.

Quand je dis que Brass est un monument, il suffit de regarder son classement BGG pour le constater : avec une note moyenne de 8,7/10 Birmingham est classé n°3 des jeux de tous les temps, tandis que Lancashire 8,2/10 est 20ème. Le seul jeu qui s’en approche c’est Pandemic Legacy avec une saison 1 classé 2ème et la saison 2 classée 38ème.

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Alors de quoi cela parle ? Brass, comme son nom vous l’indique peut-être, parle de l’âge d’or de l’industrialisation en pleine Angleterre de 1770 à 1870. Une époque où l’industrie minière était à son apogée, où fleurissaient des filatures de cotons, des usines de manufactures, de céramiques et des brasseries.

Dans ce jeu vous représenterez donc un éminent industriel qui va développer ses industries en plein centre d’une Angleterre aux relents de Pinky Blinders. Pour cela vous investisserez pour construire de nouvelles usines, mais aussi dans un réseau de transport permettant d’optimiser vos investissements. Afin de vendre vos ressources, pour construire plus, donc vendre plus, et donc accumuler la gloire des points de victoire !

Le jeu en lui-même n’est pas si compliqué (3,9/5 d’après BGG), mais vous présente autant de portes ouvertes que d’opportunités inaccessibles, de quoi faire fumer le cerveau de ceux sujet à l’analysis paralysis.

A chaque tour, vous aurez 8 cartes en main et 2 actions à réaliser parmi 6 : construire une usine, construire une route de transport, vendre vos productions, développer vos usines, faire un prêt où prendre des cartes joker. La 7ème possibilité étant de passer, ce qui est très mauvais signe dans ce jeu.

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Toute la difficulté de Brass réside dans cet équilibre entre ce que l’on veut faire (construire quelle usine, et où) afin de marquer le plus de points de victoire, et ce que l’on peut faire en fonction des cartes en main et de l’argent que l’on a à disposition. Et surtout, de gérer ses ressources : le charbon, le fer et la bière sont les trois autres ressources du jeu en plus de l’argent. C’est relativement peu, mais elles ont un fonctionnement très distinct les unes des autres ce qui va s‘avérer être un vrai petit puzzle d’organisation afin d’avoir ce que vous voulez. Le charbon est la ressource clé du jeu : à l’époque on en avait besoin pour tout, alors il fallait la transporter en très grande quantité en utilisant les canaux qui relient toutes les grandes villes d’Angleterre. Le fer pour sa part est plus anecdotique, les quantités nécessaires sont plus réduites, donc un bon cheval et une remorque suffisent à le transporter. Enfin, la bière. Très importante à une époque où l’eau potable n’était pas si facile à obtenir. Ici elle vous servira à soudoyer quelques travailleurs pour construire des voies ferrées plus rapidement ou pour vendre vos ressources. Si la bière est produite par vos brasseries, pas de soucis, un cheval suffira à tout transporter. Mais si vous utilisez la bière de vos concurrents, là les quantités seront telles qu’il faudra à tout prix passer par votre réseau de canaux/rails. 3 ressources, 3 façons de les déplacer sur la cartes, et bien sûr vous ne choisirez pas exactement quoi construire et où.

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Et donc pendant 2 « ères », l’ère du canal (1770-1830) puis l’ère du rail (1830-1870) vous allez développer votre Empire. En produisant des usines qui vous fourniront à vous et vos adversaires des ressources nécessaires pour construire d’autres usines permettant la production de biens qui seront mis en vente afin d’obtenir le maximum de points de victoire. A la fin de ces ères un calcul des points est réalisé, ils ne sont calculés qu’à ces moments du jeu.  Mais il y a aussi une remise à zéro du plateau : le rail remplacera le canal parce que plus rapide et efficace, et donc tout votre réseau si complexe de canal disparaitra pour la seconde partie ! Tout comme vos usines les moins évoluées. Et tout reconstruire durant la seconde période, à partir de ruines de votre précédent réseau va s’avérer être un challenge !

Si à 2 joueurs le jeu se veut tord neurone pour optimiser ses choix, à 3 ou 4 joueurs la bataille pour les places sera sans pitié !

Alors les joueurs, quand est-ce qu’on se refait une partie ?

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